Est ce qu’il reste de la place pour moi ???

La petite histoire du Bois de Faral

Un village de vacances à nous
Un village de vacances à nous

La genèse du projet :

Le projet du Bois de Faral est né en 2003, pendant des vacances en famille, comme au détour d'une conversation sur notre avenir, sur ce qu'on voulait faire : Damien réfléchissait à quitter Paris où nous habitions, à trouver un métier qui lui plaise. Il rêvait de campagne. Il fallait trouver un projet qui fasse vivre une famille. J'étais enceinte. On rêvassait : des maisons en bois, un village de vacances à nous, avec nos idées, dans le respect de l’environnement, tout simple, dans une ambiance familiale et paisible
 

18 ha de bois au Bastit dans le Lot
18 ha de bois au Bastit dans le Lot

18 ha au Bastit dans le Lot

De retour à Paris, Damien reprend le travail avec son idée derrière la tête, le bébé paraît, les mois passent, je reprends mon boulot de libraire. On prépare les vacances suivantes : des vacances à vélo, avec Némo dans une charrette accrochée derrière mon vélo, Damien tractera la remorque à bagage. On se penche sur la carte de France, notre parcours nous mènera dans le Lot. On est en 2004. On découvre la région par les petites routes et chemins, les chambres d’hôtes et les campings. Toujours avec notre idée derrière la tête, on visite plein de villages de vacances. Il fait beau, on est tout bronzés, les gens sont charmants, la vie est belle. 

De retour à Paris, on cherche un terrain pour notre projet, on le trouve presque par hasard, c’est celui-là qu’on veut, on s’y voit déjà : le Bois de Faral, 18 ha de chênes sur un terrain vallonné. On est excités comme des puces. 
 

Commence la partie rebutante des chiffres : étude de marché, budget prévisionnel, fond de roulement, trésorerie, etc. On démarche les banques. En même temps, on achète le terrain, on fait les plans des maisons, on attend le certificat d’urbanisme, on défend notre projet bec et ongles, les aller-retours entre Gramat et Paris sont légion. On finit par trouver une banque et par obtenir, enfin, le certificat d’urbanisme, qui nous permettra dans un deuxième temps, d’avoir le permis de construire. 

Bref, d’administrations en paperasserie, de conversations en déplacements, de conseils en devis, les choses commencent à prendre forme. Chaque fois que nous venons dans le Lot, pour des vacances ou un rendez-vous professionnel, nous allons travailler dans le bois, avec des amis ou parents : on fait l'implantation des chalets, de la piscine, des zones de barbecue, à l'aide de petits piquets, d'un décamètre et de ficelle, on passe le girobroyeur sur les zones envahies de ronces, on essaie de visualiser ce que cela va donner. 

Je démissionne de mon poste à Paris, Damien ne reprend pas du service dans l’enseignement et nous déménageons dans un ancien hôtel au Bastit. On est en septembre 2006, je vais bientôt accoucher de notre deuxième enfant, Némo va faire sa première rentrée scolaire, Damien est le nez dans le guidon en rencontres avec les artisans, les fournisseurs et tous les corps de métier possibles et imaginables. Un vrai défilé ! Alma pointe le bout de son petit nez avec un mois d'avance... Les contacts se concrétisent. On obtient le permis de construire. 
 

On met souvent la main à la pâte
On met souvent la main à la pâte
Fondations d'un chalet
Fondations d'un chalet

Le chantier :

Au début du mois de mars 2007, le terrassier arrive avec sa pelleteuse et commence enfin notre chantier : tracé des chemins et empierrement, terrassement des emplacements des chalets et de la piscine. 

On fait plein de photos pour marquer le coup. On plante le panneau « Permis de construire » avec jubilation. 
A la mi-avril, les ouvriers roumains arrivent pour faire les dalles des chalets, on met souvent la main à la pâte, tant en maçonnerie, qu'en « bûcheronnage » : il faut couper des arbres pour agrandir les clairières naturelles où nous avons décidé de mettre les chalets et la piscine. On court dans tous les sens pour l'achat des matériaux, la coordination du chantier, la construction de la piscine. 

Et là, une grosse galère : le constructeur français(dont je tairai le nom), installé en Roumanie, qui nous a envoyé les ouvriers, se révèle être un escroc : il nous fait perdre énormément de temps et garde une partie de l'argent prévu pour la construction. On pense qu'on ne s'en relèvera pas. Nous avons été trop naïfs. 

Les ouvriers repartent, le chantier s'arrête.  Et on perd la confiance de la banque. Découragement total. 
On fête les un an d'Alma, puis les quatre ans de Némo. 
 

Le chantier de la piscine
Le chantier de la piscine

On continue !

Damien ne se laisse pas décourager par les événements et commence à chercher des investisseurs et d'autres constructeurs, il se lance dans les débits de bois, contacte des scieries et repart encore plus motivé : il ne commandera plus des maisons, mais du bois pour construire des maisons et on passera par différents fournisseurs. Il trouve, commande et continue à aller de l'avant, prenant une donnée à la fois, résolvant un problème après l'autre, sans se retourner.

Et puis une très bonne nouvelle arrive, qui nous apporte une bulle d'oxygène et nous retire un poids monstrueux des épaules : un parent nous soutient et se propose comme investisseur, ce qui comble une partie de nos pertes et permet de rassurer un tantinet la banque.

Fin août 2007, une partie des ouvriers roumains restés en France, revient. Ils vont vivre avec nous pendant toute la durée des travaux. Le chantier redémarre, mais on a perdu quatre mois. Le compte-à-rebours est lancé. Les quatre ouvriers font la piscine, et à la mi-septembre, le bois pour les premiers chalets arrive. Le premier chalet commence à s'élever et c'est magnifique à voir. Notre projet devient plus concret. Ion, Claudiu, Vasile et  Catalin apprennent le français, on apprend un peu de roumain. Lumi, la compagne de Claudiu reste à la maison, elle progresse en français et m'aide souvent avec les enfants. Des liens se créent, la cohabitation nous apprend beaucoup de choses. 
 

Vue générale d'un chalet
Vue générale d'un chalet
Les châlets du bois de Faral
Les châlets du bois de Faral

Les finitions

Damien est maître-d'oeuvre, moi, je me lance dans la création de notre site internet : le chantier est à peine entamé qu'il faut penser déjà à commercialiser notre futur village de vacances et se faire connaître. Les fêtes de fin d'année approchent, quatre chalets sont bien avancés, les gars veulent rentrer en Roumanie pour Noël. Le chantier s'arrêtera de nouveau pendant un mois. 

Mais avant, nous déménageons dans trois des chalets : un pour nous, un pour les quatre ouvriers déjà présents et Lumi et le dernier pour les quatre nouveaux ouvriers à venir et leurs compagnes.

Nous voilà donc installés au Bois de Faral, on teste le confort de nos constructions. On est heureux. Chaque fois qu'une étape est franchie, nous pensons à la suivante. Nous rentrons dans nos familles pour les fêtes, pendant une dizaine de jours. Cela nous permet de respirer un peu et de penser à autre chose. On met quand même notre séjour à profit en distribuant notre prospectus un peu partout. Les amis et les parents se chargeront de la distribution dans toute la France et en Belgique. On est bien entourés. Cela fait un bien fou. 
 

Les ouvriers
Les ouvriers
Le chantier touche à sa fin...
Le chantier touche à sa fin...

La fin du chantier

De retour au Bois de Faral, on prépare l'arrivée des Roumains. Une femme enceinte est censée arriver avec eux. Je ressors les petits vêtements d'Alma. Le chantier reprend le 14 janvier 2008. Il sont maintentant huit à travailler avec nous. Trois femmes les accompagnent. Un bébé va arriver. 

Damien s'occupe des contrats, carte de séjour et de Sécurité Sociale des gars, je m'occupe des visites chez le médecin et le gynécologue, de l'inscription à l'hôpital et que tout soit en ordre avec la Sécurité Sociale. Le médecin me parle, je parle à Lumi qui parle de mieux en mieux français et Lumi traduit à Elisa en Roumain. C'est son premier bébé, la première fois qu'elle quitte la Roumanie, elle a à peine vingt ans. Après une fausse alerte, elle accouche avec deux mois d'avance d'un petit garçon, que j'ai vu naître avec beaucoup d'émotion. C'était folklorique : la maman qui ne comprend rien, Lumi qui ne veut pas assister à l'accouchement parce qu'elle a trop peur et moi qui essaie de traduire ce que les uns disent aux autres, sans parler la langue dans laquelle je suis sensée traduire... 

Notre projet de village de vacances écologique se transforme en aventure humaine incroyable, avec des hauts et des bas. 
Mais les choses avancent petit à petit. 

Le 22 février, nous organisons une visite avec des professionnels du tourisme. Le premier chalet qui devra servir de chalet témoin est terminé en temps et en heure, ou pour être plus précise en temps et en minute, parce que quand ils arrivent, le fêtage est encore à poser et c'est pendant qu'on fait visiter le terrain et les équipements collectifs, que cela se termine. La visite se passe à merveille, les avis sont très positifs et encourageants pour nous pour la suite. Je peux enfin mettre des photos de l'intérieur des chalets sur le site. 
 

Les premiers clients arrivent le 22 mars 2008
Les premiers clients arrivent le 22 mars 2008

Les premiers clients

Les réservations commencent à tomber. Les premiers clients doivent arriver le 22 mars : un jeune couple de La Rochelle. Nous les avons prévenus de l'état d'avancement des travaux. On aurait voulu que tout soit parfait pour nos premiers clients et nous les accueillons au milieu du chantier. Du coup, on les a chouchoutés, accueilli avec nos imperfections. Ils ont adoré le Lot, apprécié le chalet et le contact a été agréable et chaleureux. Nous étions aux anges et le sommes encore. 

On pourrait terminer par une des fins les plus célèbres: "Ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants... " Mais ça, vous le savez déjà. On est heureux, on a trois enfants et on accueille avec joie pas mal de familles et de couples un peu comme nous, avec leurs histoires. 
On raconte parfois la nôtre, on écoute souvent les vôtres. Cela fait de beaux échanges.